Il faudrait arrêter de chercher des matières premières non renouvelables.
Portrait
Chercheur en pathologie végétale, à la retraite
Mon ambition était de devenir agriculteur. Tout jeune, j’ai pratiqué tous les métiers de la terre, cultures et élevage.
Mais j’ai eu la chance de poursuivre mes études et de rencontrer des enseignants remarquables, qui m’ont encouragé. J’ai terminé mon cursus à l’école d’horticulture de Versailles, puis à l’université et l’Inra m’a proposé un poste dès ma sortie.
J’ai trouvé le sens à donner à ma vie. Je pense que les chercheurs doivent sortir de leur bulle et inciter la recherche et la société à se rencontrer. Je continue à le faire aujourd’hui en sollicitant des collègues et en m’impliquant dans diverses associations comme Agro sans Frontières(1), dont j’anime la délégation bretonne.
Oui, sans cesse. C’est par exemple la rencontre avec mon épouse, passionnée par les pays du Sud, qui a lié mon parcours personnel et professionnel avec l’Afrique. Sinon, je n’aurais jamais fait ma coopération au Niger et tout ce qui en a découlé par la suite.
J’essaie de ne pas perdre le lien avec mes origines ! Je suis issu des couches populaires, d’une famille pauvre.
Et, encore maintenant, je me sens mieux dans un mode de vie simple. Je préfère consacrer mon temps et mes moyens à ceux qui en ont besoin plutôt qu’à une vie de “retraité nanti”. Je me sens bien en Afrique, quand je discute avec les paysans sur un pied d’égalité, dans un esprit d’échanges et de partage d’expériences.
Je pense qu’il faudrait arrêter de chercher des richesses et des matières premières non renouvelables, comme l’uranium, le pétrole, l’or... qui continuent d’enrichir les pays riches et n’apportent rien aux populations des pays pauvres. Au Congo-Brazzaville, par exemple, on a perdu quinze ans de développement agronomique, sur la culture de la pomme de terre, à cause d’un conflit pétrolier.
Compte tenu des besoins, de l’urgence et de mes engagements associatifs actuels, le fait de pouvoir nourrir l’humanité.
7Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?
Ceux qui détiennent les pouvoirs politiques et économiques. S’ils étaient rationnels, ils comprendraient que si on ne donne pas la place qu’il faut à l’agriculture vivrière, on va vers la catastrophe.
(1)ASF-Bretagne : tél. 02 99 60 60 34, asfbretagne@orange.fr
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du magazine Sciences Ouest