Un téléphone bouclier

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N° 322 - Publié le 11 juillet 2014
© Ancilia

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Une équipe de chercheurs nantais a participé à la mise au point d’un système de protection contre les ondes.

L’histoire a commencé en 2007, quand l’entreprise franco-britannique Dephasium est venue trouver l’équipe Radar de l’Ireena(1) (Polytech Nantes), pour tester un système de patchs censé protéger les utilisateurs de téléphones des ondes électromagnétiques. À l’époque, les chercheurs avaient conclu que le système n’était pas au point, mais le professeur Joseph Saillard a eu une autre idée. « Il est parti du principe des réflecteurs d’ondes utilisé notamment dans les paraboles pour capter la télévision par satellite, explique Marc Brunet, son collègue et codirecteur du projet à l’IETR. Sauf qu’au lieu de concentrer les ondes en un point donné, ce réflecteur a l’effet inverse : il les repousse."

Restait ensuite à adapter ce principe à un téléphone, sachant que celui-ci doit continuer à capter des ondes, par l’arrière. C’est la zone en contact avec l’oreille - et donc l’avant du téléphone -, qui doit bloquer les ondes pour que celles-ci n’entrent pas en contact avec le crâne.

L’efficacité d’un réflecteur dépend de sa forme et de sa distance avec les ondes émises. Ici, il n’a évidemment pas la forme d’une parabole ! « Mais il n’est pas non plus complètement plat », poursuit Marc Brunet. C’est une sorte de rabat situé côté écran, que l’utilisateur referme pendant l’appel une fois que celui-ci est intercepté. « Ses rebords sont légèrement arrondis et il est maintenu à distance du téléphone par des pièces non métalliques. » Au final, le téléphone est un peu plus épais et un peu plus lourd que sans le réflecteur, mais c’est le prix de la protection : sur leur banc de tests, les chercheurs ont mesuré qu’il arrêtait 98 % des ondes émises.

Ces travaux ont fait l’objet d’un brevet déposé en 2009(2), que la société Dephasium a ensuite exploité pour donner naissance à la gamme d’étuis Ancilia (du latin : bouclier) destinés aux iPhones 5 et 5S (seuls modèles équipés pour le moment).

« Les tests effectués sur les articles de présérie ont mesuré une efficacité légèrement plus faible : 96 %, ce qui est probablement dû à des différences de dimensionnement liées à la fabrication », reprend Marc Brunet. Les premiers produits ont été vendus par le maroquinier italien Tucano(3) le 10 juin dernier.

Marc Brunet Tél. 02 40 68 32 10
marc.brunet [at] univ-nantes.fr (marc[dot]brunet[at]univ-nantes[dot]fr)

(1) Institut de recherche en électrotechnique et électronique de Nantes Atlantique. L’équipe nantaise a rejoint l’Institut d’électronique et de télécommunications de Rennes (IETR) en janvier 2012.
(2)Joseph Saillard, Marc Brunet de l’IETR et Serge Parienti de Dephasium en sont les co-inventeurs.
(3)Présent en Italie, en France, en Espagne et au Portugal.

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