Les anguilles suivies sur le Frémur

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N° 332 - Publié le 9 juin 2015
© Éric Feunteun / MNHN

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Depuis 20 ans, le Frémur est un site pilote de restauration des voies de migration de l’anguille.

Obstacles à la migration (barrages), pollution de l’eau, pêche, réchauffement climatique..., poisson migrateur soumis à différentes pressions, l’anguille jaune des rivières européennes est fortement menacée.

En avril dernier, les vingt ans du programme Anguilles sur le Frémur, rivière “index” qui sépare les Côtes-d’Armor de l’Ille-et-Vilaine, ont été l’occasion pour les partenaires du suivi(1) de sensibiliser le public autour d’une conférence et de randonnées. Reconnu au niveau européen, le programme s’inscrit dans le cadre du suivi de la restauration des voies de migration de l’anguille. Il évalue l’effet de la mise en place de passes à poissons sur les trois barrages du Frémur. « Ces vingt ans d’études donnent une longue série de mesures sur le recrutement (colonisation du bassin par de nouvelles anguilles), le stock en place et celui qui dévale vers la mer pour se reproduire, souligne Éric Feunteun, directeur de la Station de biologie marine de Dinard(2). Malgré les passes à anguilles, le recrutement a progressivement chuté de moitié et le nombre d’anguilles dévalantes de 70 % entre 1997 et 2014. » Le suivi se fait à l’aide d’émetteurs acoustiques ou de marques magnétiques fixés sur les poissons. « Ils ont montré que le temps de transit de l’anguille vers la mer est dix à vingt fois plus long que dans un fleuve ouvert. Et que le barrage du Bois Joli, haut de 14 m et non équipé d’un piège de dévalaison, bloque la migration de 70 % des anguilles présentes. »

(1) Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), bureau d’études Fish-Pass, association Cœur Émeraude, association Bretagne Grands Migrateurs.

(2) MNHN.

Éric Feunteun et Anthony Acou
Tél. 02 23 18 58 81
acou [at] mnhn.fr (feunteun[at]mnhn[dot]fr
acou[at]mnhn[dot]fr)

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