Je suis toujours sidérée par la qualité des échanges scientifiques lors des conférences. C’est ce qui nourrit mon travail.

Vétérinaire. Mais je reviens aujourd’hui à mes premières amours : je réoriente mes recherches en physique vers des applications médicales en créant des nanolasers avec des nanotubes de carbone qui pourraient servir, dans une nouvelle thérapie contre le cancer, à cibler plus spécifiquement les cellules tumorales.

Pour l’instant, nous n’arrivons pas à générer cette lumière laser. Celle produite par les nanotubes est spontanée, c’est-à-dire multidirectionnelle et peu puissante. Mais nous avons réussi à mettre en évidence qu’elle était ultrastable(2). C’est un premier pas.

Oui bien sûr. Quand je pars en conférence, je suis toujours sidérée par le hasard des rencontres et la qualité des échanges scientifiques. C’est ce qui nourrit mon travail.

Je pense que j’ai perdu un peu de magie et de naïveté dans ma compréhension du monde. Je m’en aperçois quand je suis confrontée aux questions de mes enfants ou au contact des jeunes en général. Plus on sait de choses et plus on réalise qu’on ne sait rien...

Aujourd’hui, on a tous des téléphones portables et on construit des robots pour accompagner, voire remplacer l’humain... J’ai peur que la technologie nous pousse à l’individualisme et que l’espèce humaine se renferme sur elle-même.

J’ai un peu commencé à y travailler en ramenant, il y a dix ans, ma thématique de recherche à Rennes : les nanotubes de carbone. J’aimerais alimenter la recherche en biophysique. Mon rêve serait de créer un laboratoire qui mélangerait physiciens et biologistes !

Vous allez rire... Je suis physicienne, donc normalement rationnelle, et aussi passionnée de voile. Je crois très fort à cette superstition qui dit de ne pas prononcer le mot lapin sur un bateau. L’été dernier, j’avais invité des collègues chercheurs à venir me rejoindre en mer, le mot a été prononcé plus d’une dizaine de fois et, pour la première fois en vingt ans de navigation, mon bateau a dérapé sur son ancre et nous nous sommes retrouvés sur un rocher !