La spiruline arrive en cuisine

Actualité

N° 363 - Publié le 8 juin 2018
Julie Lallouët-Geffroy
Amance Corat conserve une vingtaine de souches de spiruline dans un frigo.

Magazine

4236 résultat(s) trouvé(s)

Au Ceva, une ingénieure étudie la microalgue comestible.

Cet aliment a le vent en poupe. Dans les rayons des supermarchés, des compléments alimentaires, des boissons et des barres de céréales aux algues se multiplient. Le plus souvent, ils sont à base de spiruline, une microalgue. Cet aliment est promu comme sain et riche, entre autres pour son apport en vitamine B12. « Mais scientifiquement, nous n’en sommes pas sûrs », explique Amance Corat, cheffe de projet algoculture au Centre d’étude et de valorisation des algues (Ceva), à Pleubian (Côtes-d’Armor). Nous ne savons pas grand-chose sur la spiruline, même si elle est cultivée depuis des siècles. »

Une cyanobactérie

L’enjeu du projet Spiruline paysanne(1) est de mieux comprendre cette microalgue. La production devrait ainsi être améliorée. « Il s’agit en réalité d’une cyanobactérie, précise Amance Corat. Parler de microalgue est un abus de langage. Mais tout le monde le fait, dont le législateur. » Les membres de la fédération des spiruliniers de France envoient des souches de spiruline à l’ingénieure. Elle les isole et les caractérise. Depuis trois ans que le projet a commencé, Amance Corat conserve au Ceva une collection d’une vingtaine de souches.

Quand elle reçoit une souche, Amance Corat commence par définir ses caractéristiques morphologiques. Puis elle se penche sur son comportement : comment réagit la souche en fonction de la température, de la lumière ou du pH ? La phase finale est l’analyse génétique. « Si l’on tente de faire un parallèle, c’est comme pour les roses : vous en avez des rouges, des blanches ou des jaunes. Cette différence est-elle due aux gènes ? Cela montrerait qu’il y a plusieurs variétés de roses. Ou alors, est-ce leur environnement qui les incite à changer de couleur ? C’est ce que nous voulons savoir pour la spiruline. »

La France produit aujourd’hui 60 tonnes de microalgues par an, essentiellement de la spiruline. La production mondiale est de 10000 tonnes, dont la moitié provient d’Asie. Grâce au programme Spiruline paysanne, les résultats fourniront une cartographie de la famille spiruline. C’est une avancée pour sa commercialisation dans l’alimentation humaine.

Julie Lallouët-Geffroy

(1)Partenaires du projet : Itavi, Fédération des spiruliniers de France, Ceva, Ratho, Agrocampus ouest, lycées de la Canourgue, de Brehoulou et d’Hyères/CFPPA, Fnab.

TOUTES LES ACTUALITÉS

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest