L’intégrité scientifique se renforce

« Pour que la recherche soit intègre et fiable, ses activités doivent suivre une méthodologie rigoureuse et être menées par des chercheurs honnêtes. » Pierre Corvol professeur émérite au Collège de France et vice-président de l’Académie des sciences (photo), est venu à l’EHESP(1) à Rennes, le 20 septembre. Lors d’un colloque consacré à l’éthique et à l’intégrité scientifique, le chercheur en médecine a présenté devant 90 personnes son rapport(2) remis au ministère de la Recherche.

 « Nous avons la volonté de développer l’intégrité scientifique et de la partager avec nos partenaires, a annoncé Bernard Jégou, directeur de la recherche à l’EHESP et animateur du colloque. C’est le début d’une nouvelle démarche. » Pierre Fournier, doyen de l’École de santé publique de l’Université de Montréal vient d’être nommé référent intégrité à l’EHESP.

Méfiance vis-à-vis de la science

La falsification de résultats scientifiques et les plagiats s’inscrivent dans un contexte de course à la publication. La méfiance du public vis-à-vis de la science est l’une des conséquences de ces méconduites scientifiques. Pierre Corvol cite l’affaire Wakefield. Dans les années 90, ce chercheur britannique prétendait que la vaccination était responsable de l’autisme ! L’académicien préconise un recensement des cas de manquements à l’intégrité scientifique. La formation des jeunes chercheurs à cette intégrité, dès le master, est essentielle. La mise en place de services au sein des organismes, pour garantir l’excellence scientifique et lutter contre la fraude, est aussi importante. Une politique commune d’intégrité scientifique est d’ailleurs envisagée par les sept établissements du projet Université de Rennes (Unir)(3). Une journée nationale sur ce thème est prévue le 7 décembre(4) à Paris.