Plus de carabes dans les sols moins travaillés

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N° 400 - Publié le 30 mai 2022
ELSA CANARD

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Une agriculture de conservation des sols facilite la prolifération des carabes, surtout au printemps.

Ils sont d’une diversité folle. Plus de 70 espèces de carabes1 ont été recensées dans dix champs bretons. Réalisés par Ambre Sacco-Martret de Préville, doctorante à l’Institut Agro à Rennes, ces relevés viennent de livrer leurs premiers résultats.
« Les carabes sont environ 20 à 25 % plus nombreux dans les parcelles cultivées en agriculture de conservation. » Cette pratique consiste à réduire le labour2 pour limiter la destruction des sols. Ainsi, l’environnement des carabes est moins perturbé par l’activité agricole. Ces insectes en profitent surtout au milieu du printemps : les sols moins travaillés emmagasinent mieux la chaleur, ce qui expliquerait que les larves s’y développent plus vite dans la saison. « Par contre en termes de diversité, la pratique agricole importe peu. Tous les champs possèdent un nombre d’espèces de carabes équivalent, mais ce ne sont pas les mêmes qui sont présentes », déclare la chercheuse. En effet, il y a plus de carabes volants dans les cultures ayant recours au labour. « Ils reviennent plus facilement coloniser ces milieux perturbés. »

Une aide pour l’agriculteur

Les avantages de l’agriculture de conservation sont aussi sociaux et économiques, car l’agriculteur allège sa charge de travail et consomme moins de carburant. De plus, l’appétit des carabes permet à l’agriculteur d’utiliser moins de produits phytosanitaires. « Plus nombreux, les carabes mangent plus de pucerons. C'est notamment le cas en juin, lors du pic de présence de ces petits ravageurs. » Mais ce festin n’est pas éternel. Pour savoir comment les carabes se nourrissent le reste de l’année, Ambre Sacco-Martret de Préville a réalisé des analyses moléculaires du contenu de leur estomac. Elle y a trouvé des traces de limaces, de vers de terre, d’araignées, de collemboles… Les carabes sont de vrais voraces ! « Leurs proies permettent de maintenir leurs populations tout au long de l’année, afin qu’ils soient à nouveau efficaces contre les pucerons au printemps suivant. »

BENJAMIN ROBERT

1. Coléoptères prédateurs de nombreux ravageurs du jardin.
2. Technique qui consiste à retourner la terre sur une certaine profondeur, avant de l'ensemencer.

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