Pourquoi le gaz lacrymogène fait-il pleurer ?
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Nuage blanc. Odeur poivrée. Yeux humides. Un nuage de gaz lacrymogène s’étend sur la foule. Sérum physiologique en poche et lunettes de plongée sur la tête pour les plus équipés, les manifestants connaissent bien ce composé chimique qui répond au doux nom de 2-chlorobenzylidène malonitrile. Également appelé gaz CS, il est presque systématiquement utilisé dans certaines villes par les forces de l’ordre depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites. « C’est une poudre qui, lorsqu’elle entre en contact avec la cornée, la vitre de l’œil, déclenche un larmoiement réflexe », explique Frédéric Mouriaux, ophtalmologiste au CHU de Rennes. « On parle de kératite, c’est l’équivalent d’une brûlure superficielle, comme quand on fait du ski sans lunettes de soleil, à cause de la réflexion des rayons UV sur la neige », précise le médecin. Et utiliser du sérum physiologique ou de l’eau revient à diluer la toxicité du produit et donc à guérir plus vite. Depuis quelques années, études et témoignages s’accumulent, pointant du doigt les effets néfastes du gaz CS sur la santé, mais le sujet reste assez peu étudié en France.
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