Des plages aux fonds marins, encore et encore des débris
Plastique, quand la magie prend fin
75 à 199 millions de tonnes, c’est la quantité de plastique qui serait actuellement dans les océans1. Provenant en grande partie des continents, les déchets se déplacent majoritairement via les cours d’eau. « Malheureusement, ils sont déjà très fragmentés dans les fleuves, ce qui anéantit l’espoir de les collecter à cet endroit », déplore Henri Bourgeois Costa, directeur des affaires publiques pour la mission plastique2 à la Fondation Tara Océan.
Bien que l’existence d’une répartition des plastiques entre la surface, la colonne d’eau et les fonds marins soit établie, les déplacements d’un compartiment à un autre ne sont pas encore compris. De plus, les conditions particulières du milieu marin et les propriétés complexes des plastiques en termes de composition, de taille et de densité sont autant de facteurs qui expliquent l’impossibilité de déterminer l’évolution et le temps de vie de ces débris. Et cette pollution se retrouve sur les littoraux. « Chaque trimestre, nous collectons des déchets sur 55 plages françaises pour évaluer leur quantité et analyser leur composition », explique Camille Lacroix, cheffe du service de surveillance des déchets aquatiques au Cedre3 à Brest. Selon leur rapport de 2022, les plastiques fragmentés et ceux à usage unique représentaient respectivement 32 et 18 % des déchets retrouvés.
1. Selon les ministères Écologie Énergie Territoires.
2. Consacrée à la pollution plastique des fleuves européens.
3. Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux.
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du magazine Sciences Ouest