Dynamique, la modélisation !

N° 296 - Publié le 13 mars 2012
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Le mouvement des os du genou est modélisé de la position debout (initiale) à la position fléchie à partir d'images reconstituées en 3D.

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Un Brestois modélise les mouvements des os du genou et ouvre de nouvelles perspectives pour le suivi postopératoire.

Une articulation est normalement faite pour bouger. La finalité thérapeutique de toute opération est de restituer un mouvement qui soit le plus proche possible du mouvement initial. Le suivi postopératoire permettant d’évaluer le résultat passe actuellement par la palpation, par l’utilisation de marqueurs externes (fixés sur la peau) ou internes (sur les os), ou encore par le recalage d’images médicales. C’est cette dernière méthode que Taha Jerbi a cherché à améliorer dans sa thèse(1) soutenue le 19 janvier dernier à Télécom Bretagne/Latim(2), à Brest : « Je transforme des images statiques en images pseudo-dynamiques, qui permettent de rendre compte du mouvement », résume le jeune chercheur.

Du statique au dynamique

Pour cela, il part de deux clichés radiographiques (des vues frontale et sagittale) issus du système innovant (basse dose) EOS, pris quand le patient est debout. Combinés à un modèle générique ajustable, ils permettent de reconstituer un objet 3D de cette position initiale. Le challenge consiste ensuite à rechercher automatiquement les mouvements des os entre cette position et les positions fléchies (voir photo), pour lesquelles le chercheur ne dispose que de deux clichés en 2D.

Plus de patients, d’autres articulations

L’intérêt de cette reconstitution est qu’elle peut éviter au patient de passer d’autres scanners, qui, même s’ils sont réalisés avec des doses de radiations de plus en plus petites, peuvent, à la longue, devenir dangereux. Avec sa thèse Taha Jerbi a démontré la faisabilité de la technique. Mais il reste encore du chemin à parcourir avant de la voir se concrétiser en application diffusable dans les hôpitaux. C’est pourquoi il continue à la peaufiner. « Je suis en contact avec des chercheurs canadiens qui travaillent aussi sur le genou, mais avec une autre technique que la mienne, explique-t-il. Cela va être intéressant d’analyser et de comparer leur précision. De plus, ils ont commencé à acquérir pas mal de données que je vais pouvoir utiliser car jusqu’à présent je n’ai pas travaillé sur une grande cohorte de patients. » Enfin, même si sa thèse était axée sur le genou, Taha Jerbi avait commencé à rendre sa méthode applicable à d’autres articulations. Une voie sur laquelle il va poursuivre.

Nathalie Blanc

(1)Thèse effectuée sous la direction d’Éric Stindel, chirurgien orthopédiste du CHU de Brest, et de Valérie Burdin, enseignant-chercheur à Télécom Bretagne, dans le cadre d’un partenariat industriel avec la société EOS Imaging.

(2)Le Latim est l’unité Inserm 1101 qui associe la faculté de médecine de l’UBO, le CHU de Brest et l’École nationale supérieure des télécommunications de Bretagne (Télécom Bretagne).

Taha Jerbi Tél. 02 29 00 14 65
taha.jerbi [at] telecom-bretagne.eu (taha[dot]jerbi[at]telecom-bretagne[dot]eu)

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