Pourrions-nous manquer de plastique ?
Plastique, quand la magie prend fin
98,5 % des plastiques mis sur le marché sont produits à partir de dérivés de gaz naturel ou de pétrole. C’est bien connu, cette huile minérale enfouie dans la croûte terrestre n’est pas considérée comme une ressource renouvelable puisqu’elle met des millions d’années à se former. Et si nous exploitons la matière plus vite qu’elle ne se régénère, nous devrions selon toute logique nous retrouver un jour à sec. Pourrions-nous alors manquer de plastique ? Peu probable, car « aujourd’hui, ce matériau ne consomme qu’environ 10 % de la ressource pétrolière1, estime Stéphane Bruzaud, enseignant-chercheur spécialiste des polymères à l’IRDL2 à Lorient. L’essentiel du marché du pétrole est tourné vers l’énergie ». Mais à mesure que ce secteur se décarbone, le plastique pourrait bien faire office de planche de salut pour les pétroliers. D’ailleurs, les pays producteurs de pétrole, essentiellement des pays du Golfe, s’opposent à la mise en place d’un accord international qui aurait pour but de limiter la production et la consommation de plastique.
Fond du puits
La fin du pétrole est prédite depuis des dizaines d’années, mais est-elle si proche ? La question ne semble pas si vite résolue. Les avancées technologiques permettent en effet aujourd’hui d’exploiter des zones difficiles d’accès. Des champs considérés comme taris il y a 20 ans ne le sont plus. Mais cela coûte cher. Économiquement et d’un point de vue écologique. Quel prix sommes-nous prêts à payer pour continuer de consommer du plastique ?
1. En 2021, la production de pétrole s’est élevée à 4 221 millions de tonnes, pour environ 450 millions de tonnes de plastiques produites.
2. Institut de recherche Dupuy de Lôme.
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du magazine Sciences Ouest