Le drone qui traversera l’océan

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N° 344 - Publié le 12 septembre 2016
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Le voilier, construit à partir d'une coque d'occasion, rénovée et truffée d'innovations, devrait se lancer sur l'Atlantique en septembre 2017.

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Les étudiants de l’Ecole centrale de Nantes y croient : leur voilier sera le premier drone transatlantique.

Pour l’instant, personne n’a réussi à concevoir un voilier pour traverser l’Atlantique, sans équipage. Une vingtaine d’étudiants de l’Ecole centrale de Nantes relèvent ce challenge international[1]. Leur navire-drone est en cours de construction. Il mesure 3,65 m. Sa voile est une aile rectangulaire de 4m2, rigide et légère, en matériau composite. Son mat est en fibre de carbone.

« Le premier défi est l’alimentation énergétique, explique Marie Chambe, étudiante et présidente de l’association Centrale Nantes Saildrone (Cens). Nous utiliserons des panneaux solaires et une éolienne ». La puissance maximale de l’éolienne (50 centimètres de diamètre) sera de 90 watts. Celle des panneaux légers sera de 25 watts. Ils couvriront la surface optimisée du drone. Cette énergie alimentera une batterie, reliée au moteur fixé sous le pont.

Le voilier sera équipé d’un anénomètre, d’un gyromètre, d’une boussole et d’un GPS. « La route est donnée à l’avance. Pour que le drone suive la trajectoire, le gouvernail pivote et l’aile doit tourner de façon optimale ». La liaison poulie-courroie est commandée par une carte électronique (Arduino). « Nous avons ajouté un embrayage : si le vent est trop fort, l’aile tournera en roue libre ». Cette commande du mât et son insertion dans la coque(2) sont l’un des grands défis à relever.

Eviter les collisions

Un autre challenge concerne les mesures d’évitement. « Comme il n’y a personne à bord, nous n’avons pas le droit de signaler notre présence aux autres bateaux, poursuit Marie Chambe. Nous devons donc tout faire pour éviter les collisions. Elles sont responsables de 80% des échecs ». Depuis 2005, date de lancement du concours, aucun drone n’a réussi cette traversée. Ils sont tous étés coulés accidentellement par un grand navire… ou ont fini par tourner en rond, quelque part en mer.

Pour éviter les autres bateaux, faut-il mettre à bord une balise satellite(3), pour connaître la position des autres navires, ou plutôt un radar ? « Les deux consomment de l’énergie. Tout est question de compromis ! Et notre projet est loin d’être fini ».

Le lancement du voilier-drone nantais est prévu en septembre 2017. La durée estimée de la traversée est de quatre mois. Le voilier pourrait partir du large de la Bretagne pour le sud des Etats-Unis. Le budget est de 60 000 euros, dont la majeure partie financée par les sponsors TBS et Safran. L’Ecole centrale de Nantes participe également. Conception de bateau, ingénierie de la mer, système embarqués, aéronautique, management et design : c’est un projet formateur pour les étudiants engagés.

Nicolas Guillas

(1) www.microtransat.org
(2) La coque est celle d’un Mini JI rénovée.
(3) De type AIS (Automatic Identification System).

Marie Chambe
tél. 06 95 72 31 81
marie.chambe@eleves.ec-nantes.fr

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