Le voilier sans pilote étudie l'océan

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N° 296 - Publié le 13 mars 2012
© IFREMER - Patrick Rousseau

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Conçu à Brest, un robot-voilier bat le record de navigation en autonomie et ramène des données aux chercheurs.

C’est de nuit qu’il a battu le record de navigation en complète autonomie. Le Vaimos, un robot-voilier de 3,65m de long pour 300kg imaginé par des ingénieurs et des chercheurs de l’Ifremer(1) de Brest(2) et de l’Ensta(3) Bretagne, a parcouru, le 17 janvier dernier, 105km du port de Brest jusqu’à Douarnenez, dépassant de cinq kilomètres la précédente performance. « L’objectif initial était de faire l’aller-retour, explique Olivier Ménage, pilote du projet, mais le bateau a perdu de la vitesse et surtout, il y avait beaucoup de trafic sur l’eau, malgré l’heure tardive ! Cela rendait la navigation dangereuse. »

Car Vaimos, né il y a moins d’un an, ne sait pas encore éviter les obstacles. « C’est un prototype. Ces tests nous permettent de l’améliorer. Sur cette sortie, la première aussi longue, nous avons pu enregistrer de nombreuses données. Nous allons pouvoir rejouer la sortie sur ordinateur et détecter les éventuelles failles de l’algorithme de navigation. » Et il n’est pas simple de “programmer” un skipper ! « Nous donnons au bateau une route, des coordonnées. Il est équipé d’un GPS, d’un compas trois axes et d’un capteur de vent, qui lui indiquent où il est et vers où aller pour respecter cette route. » Deux moteurs effectuent les réglages : le premier fait pivoter le mât en carbone sur lequel sont fixées les deux voiles, le second ajuste le safran. « La prochaine étape sera effectivement de lui ajouter des capteurs pour détecter les obstacles. »

Pour l’heure, les sondes qui équipent le navire sont réservées à sa mission scientifique. Salinité, température, teneur en oxygène et en chlorophylle ou turbidité de l’eau, Vaimos est avant tout conçu pour ramener des données aux chercheurs qui étudient les océans. « Il devrait pouvoir effectuer des sorties de plusieurs semaines en haute mer. Pour l’instant, sa batterie lui confère quatre jours d’autonomie, en intégrant le fonctionnement des sondes. Et une petite éolienne à l’arrière permet de le recharger. » Des élèves de l’Ensta réfléchissent à une hydrolienne tandis que des études sont menées sur le gain que pourrait apporter l’énergie solaire. « Nous étudions aussi les matériaux et l’électronique, pour diminuer sa consommation. Nous allons mettre en place un groupe de travail, avec des chercheurs intéressés, qui étudient la météorologie, la mer ou l’atmosphère, pour définir leurs attentes et sélectionner les capteurs les plus appropriés. » Sa première mission opérationnelle aura lieu en août prochain, entre les Açores et les Canaries. Embarqué sur le Thalassa, il sera mis à l’eau pour des sorties de deux ou trois jours en complète autonomie.

(1)Ifremer : Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer.

(2)Laboratoire de physique des océans et département de recherches et développements technologiques. (3)Ensta : École nationale supérieure de techniques avancées.

Oliver Ménage Tél. 06 89 86 62 94
omenage [at] ifremer.fr (omenage[at]ifremer[dot]fr)

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