Bientôt en état de marche

N° 296 - Publié le 13 mars 2012
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Ce robot mobile d'aide à la rééducation de la marche n'existe pas encore. Ingénieurs, utilisateurs et spécialistes des usages réfléchissent ensemble à ses spécifications.

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Dans ce projet de rééducation de la marche, un industriel et une psychologue sociale travaillent main dans la main.

Les idées géniales germent souvent lors de discussions informelles, à des moments où on ne les attend pas. Celle concernant ce robot mobile d’assistance à la rééducation de la marche, s’est développée un soir tard, heure à laquelle les médecins et les kinésithérapeutes du centre de rééducation de Kerpape sont disponibles. Ils avaient rendez-vous avec Guy Caverot, directeur innovation chez BA Systèmes, une PME basée à Mordelles spécialiste des robots industriels, et Nathalie Pichot, du laboratoire de psychologie sociale(1) de l’Université Rennes2 (Laureps)(2), qui avaient fait le déplacement jusque dans le Morbihan. Eux-mêmes se sont rencontrés fortuitement il y a trois ans, lors d’un colloque organisé par l’Inria. Depuis, ils croisent leurs expériences et ont plusieurs projets en cours.

 

Les usages dans leur contexte

Ils ont conçu le projet Robo-K en impliquant dès le départ l’ensemble des personnes concernées par son usage, c’est-à-dire les patients, mais aussi les soignants et l’entourage familial. « C’est l’intérêt du travail sur l’acceptabilité sociale : étudier les usages dans leur contexte, explique Nathalie Pichot, et c’est toute l’originalité du projet. Il part vraiment des utilisateurs. » Dans un premier temps, il sera testé sur une population de patients devenus hémiplégiques suite à un accident vasculaire cérébral. L’idée est d’arriver à faciliter la marche, qui repose en premier lieu sur l’acquisition d’un équilibre debout, grâce à un dispositif d’allègement du poids du corps qui permettra un gain de temps dans la progression du patient et facilitera par là même le travail du kinésithérapeute.

La rééducation dehors

L’autre originalité de Robo-K est qu’il est coordonné par la PME BA Systèmes, qui, outre l’apport de la psychologie sociale, s’est entourée d’autres partenaires techniques (des laboratoires de l’Inria et du CEA) et d’expérimentateurs (le CHU de Rennes et le centre de rééducation de Kerpape). Ensemble, ils déterminent les futures spécificités du robot : le kiné propose, l’ingénieur traduit en termes techniques, tandis que la spécialiste de psychologie sociale veille aux usages. Et les idées vont bon train : possibilité d’enregistrer les mesures, d’intégrer un écran pour distraire le patient ou bien l’informer sur sa progression... « Nous avons, par exemple, prévu que le robot puisse se déplacer en extérieur car nous pensons que cela peut être un plus. Les exercices de marche sont systématiquement réalisés sur des surfaces droites et planes, ce qui n’est pas représentatif de la réalité, ajoute Guy Caverot. Par ailleurs, d’après les thérapeutes du centre de Kerpape, nous savons que l’environnement est un aspect aussi très important à prendre en compte pour le bien-être du patient. » Mais cette option sera-t-elle vraiment utilisée ? Que vont en penser les familles ? Le prototype est voué à évoluer, notamment grâce aux expérimentations. Le but est d’arriver à produire différents scénarios de rééducation et des mesures d’acceptabilité sociale par rapport à ces derniers.

Pour les footballeurs ?

Commencé en 2009, le projet Robo-K progresse bon an mal an « car le dossier de financement déposé à l’ANR a été refusé. Considéré comme trop appliqué ! Aujourd’hui nous attendons des nouvelles d’un autre financement(3) qui passe par une labellisation du pôle de compétitivité Images et Réseaux, poursuit Guy Caverot. En attendant, nous avons confié certaines études à des écoles de La Rochelle et de Nantes pour travailler notamment sur l’étude de marché. Les échos sont bons et une des pistes qui ressort, à laquelle nous n’avions pas du tout pensé, concerne l’entraînement des footballeurs ! Qui peuvent aussi rencontrer des problèmes de latéralisation. » Le projet Robo-K finira-t-il par atteindre son but ?

Nathalie Blanc

(1)Le Laboratoire armoricain universitaire de recherche en psychologie sociale (Laureps) fait partie du Centre de recherche en psychologie, cognition et communication (CRPCC).

(2)Nathalie Pichot enseigne aussi à l’IUT de Rennes, département Gestion des entreprises et des administrations (GEA).

(3)Financement du Fonds unique interministériel (FUI).

Nathalie Pichot Tél. 02 23 23 41 73
nathalie.pichot [at] univ-rennes1.fr (nathalie[dot]pichot[at]univ-rennes1[dot]fr)

Guy Caverot Tél. 02 99 85 11 00
guy.caverot [at] basystemes.fr (guy[dot]caverot[at]basystemes[dot]fr)

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