Ils ont 180 secondes pour vous dire…

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N° 329 - Publié le 5 mars 2015
© Espace des sciences
Lorène Héraud (3ème à partir de la droite), lauréate du concours Ma thèse en 180 secondes en Bretagne, au côté des sept autres finalistes.

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Pour la deuxième année en Bretagne, des doctorants participent au concours national Ma thèse en 180 secondes.

D’un petit signe de la main, ils lancent le chronomètre. Les secondes commencent à défiler. Ils n’en ont que cent quatre-vingts, et pas une de plus, munis seulement d’un micro, pour expliquer leurs travaux de thèse devant une salle de conférence comble... Les huit finalistes bretons de Ma thèse en 180 secondes, organisée par la Conférence des présidents d’université (CPU) et le CNRS, se sont pliés à l’exercice le 19 février dernier à l’Espace des sciences, aux Champs Libres, à Rennes. Né en Australie, le concept a été repris en 2012 au Québec et étendu aux pays francophones(1). Il est terriblement efficace.

Métaphores et humour

Le titre original de la thèse en question n’est prononcé que par l’animateur et après, ce sont les phrases courtes, les métaphores et l’humour qui priment. Les enzymes se transforment en Pac-Man, l’extraction de molécules actives dans les algues devient très imagée et les travaux sur le marketing du vin ou la lutte contre une maladie de la vigne donnent l’eau à la bouche. Les doctorants ont disposé de seulement quelques jours pour mettre au point leur prestation, après avoir été choisis par leurs pairs, les quatre-vingt-dix participants aux Doctoriales(2), et reçu des conseils de professionnels de théâtre et de communication.

Choisie à l’unanimité

Au terme des huit présentations, le jury(3) a désigné la lauréate à l’unanimité : Lorène Héraud. Doctorante à l’Insa de Rennes(4), elle étudie la science des matériaux (céramiques, polymères, métaux, semi-conducteurs...). L’os de mamie, la prothèse artérielle de papy et les avions supersoniques ont été ses messagers pour traduire ses travaux sur les propriétés mécaniques et allergènes des alliages de titane, destinés à des applications biomédicales. « Je ne m’attendais pas vraiment à être lauréate, nous avouait-elle ensuite. J’avais beaucoup de concurrents, et amis d’ailleurs, qui étaient très forts ! » Lorène Héraud représentera la Bretagne lors de la finale nationale du concours, le 3 juin prochain à Nancy. Avant cela, elle file au Japon, dans un laboratoire qui travaille sur les mêmes sujets de recherche, pour s’enrichir d’une nouvelle expérience.

Le prix du public

Attribué par les internautes, le prix du public a été décerné à Pierre-Alexis Blevin. Doctorant à l’Institut du droit public et de la science politique (IDPSP) à l’Université de Rennes 1, il s’intéresse aux petits pays d’Europe (Vatican, Lichtenstein, Monaco, Andorre). Son étude historique, juridique et fiscale montre comment les micro-États s’adaptent à leur environnement, obtiennent la reconnaissance internationale... et sont des pays riches.

Marianne Prévôt-Pouget, lauréate 2014 du concours pour la Bretagne, était présente à la cérémonie. Spécialiste des cristaux liquides, la jeune physicienne(5) a soutenu sa thèse en décembre dernier. Elle recherche aujourd’hui un emploi... mais une piste très intéressante va peut-être s’ouvrir pour un postdoc à l’université de Cambridge (Royaume-Uni). Dès sa victoire l’an dernier, elle avait été contactée par des physiciens et des chimistes, pour des contrats et des collaborations.

Nathalie Blanc / Nicolas Guillas

(1) Par l’Association francophone pour le savoir (Acfas).

(2) Rencontres entre les jeunes chercheurs et les acteurs socio-économiques, les Doctoriales ont eu lieu à Rennes du 16 au 19 février derniers.

(3) Olivier Berrezai, journaliste, Catherine Dupont, chercheuse, Jean-Michel Le Boulanger, Conseil régional de Bretagne, Ronan Le Mouhaër, journaliste, Céline Liret, Océanopolis (présidente du jury), Pierre-Henry Frangne, professeur des universités, Dominique Petit, Maison de la mer Lorient, Éric Thomas, section Ille-et-Vilaine de la MGEN.

(4) Dans le laboratoire Institut des sciences chimiques de Rennes (Université de Rennes 1, CNRS, École nationale supérieure de chimie de Rennes, Insa).

(5) Elle était doctorante dans les laboratoires Chimie du solide et matériaux de l’Institut des sciences chimiques de Rennes et Foton de l’Insa de Rennes.

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