Je m’amuse dans tout ce que je fais.

Portrait

N° 331 - Publié le 6 mai 2015
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L'épreuve par 7
René Garello

Spécialiste du traitement de signaux et d’images issus de l’environnement

Magazine

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

J’ai toujours été curieux et intéressé par la découverte... Je crois que j’ai toujours voulu être chercheur, sans vraiment savoir ce que cela voulait dire au départ. Au lycée, je me souviens que je voulais trouver des théorèmes !

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Mon domaine de recherche, qui consiste à traiter des informations, images ou signaux, en rapport avec l’environnement et venant de capteurs divers, fait avancer les connaissances en améliorant des méthodes. Mais cela n’est pas toujours perceptible. Aussi, je suis content quand certains résultats trouvent des débouchés industriels et ont une utilité pour la société ; quand j’apprends qu’un des étudiants que j’ai suivi a créé une entreprise et des emplois.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui et notamment celui des rencontres : c’est comme cela que j’ai commencé à travailler avec un collègue allemand et que nos travaux ont débouché sur plusieurs projets européens. Sinon, je pense que le hasard en science n’existe pas. Quand le développement d’une théorie ou d’une réflexion aboutit, c’est le fruit de toute une construction mentale qui fait qu’à un moment, le verrou se lève.

Qu’avez-vous perdu ?

Je n’estime pas avoir perdu quoi que ce soit, ni mon temps, ni ma vie et surtout pas ma liberté ! Car j’ai essayé de transformer toutes les contraintes en éléments positifs. Je suis toujours allé de l’avant et je m’amuse dans tout ce que je fais.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Dans mon domaine, il n’y a pas de découvertes qui pourraient avoir un côté un peu sombre car mieux comprendre l’environnement est forcément positif. Plus largement, ce que l’on souhaite ne pas trouver c’est le moyen d’exterminer l’humanité...

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

L’immortalité ! Comme François Mitterrand, qui savait qu’il allait mourir et qui n’y croyait pas, j’ai cette réaction instinctive !

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Le scientifique normalement doute de tout, mais il ne doit pas douter de la rationalité. Il doit trouver la bonne explication, c’est-à-dire celle qui est rationnelle. Sinon, cela veut dire que l’on n’est pas suffisamment avancé intellectuellement ou technologiquement pour la trouver.

Ce professeur de Télécom Bretagne a été interviewé par téléphone depuis son laboratoire à Brest par Nathalie Blanc.

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