«J’ai conçu une application pour aider les psychiatres.»

Portrait

N° 350 - Publié le 6 mars 2017
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Ce que je cherche
Sofian Berrouiguet
Psychiatre et doctorant en sciences de l’information

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L’équipe du chercheur a été reçue le 14 février à l’ambassade de France à Madrid, en présence de la secrétaire d’État à la Recherche espagnole. Les scientifiques ont obtenu un soutien financier et politique.

«Mon objectif est de développer une application pour aider les psychiatres à décider de la prescription, garder le contact avec les patients pris en charge pour des maladies psychiatriques (1) et prévenir les risques de suicide. Je m’intéressais déjà à l’utilisation des nouvelles technologies pour rester en contact avec les patients. Juste avant de partir un an en tant que chercheur en médecine à Madrid, en 2014, j’avais rencontré Philipe Lenca, de l’Institut Mines-Télécom à Brest (IMT Atlantique), qui m’avait proposé de réfléchir à ce projet. J’ai démarré une thèse à l’IMT Atlantique en 2015, afin de créer l’application dans un environnement adapté à l’analyse de données. Les études ont été faites en Espagne, sur 4345 patients en consultation externe et 353 en hospitalisation. Dans un premier temps, on s’est servi de l’application pour recenser les médicaments prescrits. Nous avons constaté des prescriptions de médicaments en dehors des maladies pour lesquelles ils étaient autorisés et des surdosages. C’est un phénomène connu, si un médecin voit qu’un patient est plus équilibré avec une dose élevée, il aura tendance à maintenir cette dose. L’application pourrait permettre de faire des recommandations aux médecins, par comparaison avec des cas similaires. Elle pourrait aussi être utilisée par le patient, qui répondrait à une série de questions sur son état de santé. Plutôt que d’attendre la prochaine consultation, il serait possible de diminuer la dose de médicaments dès qu’il va mieux, ou au contraire de l’augmenter.»

PROPOS RECUEILLIS PAR Maryse Chabalier

(1) Pratiquement toutes les maladies ont été représentées dans l’étude : principalement des troubles schizophréniques, mais aussi des dépressions ou des insomnies.

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