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Benoît Stichelbaut

Prix Bretagne : les lauréats

N° 367 - Publié le 5 décembre 2018

Magazine

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Les Prix Bretagne jeunes chercheuses et chercheurs ont été remis par la Région, le 6 décembre à Rennes.

Un chercheur identifie les meilleurs sites pour exploiter l’énergie marine. Une chercheuse, championne en cybersécurité, repère les failles informatiques. La troisième retrouve les chemins des hommes, à travers la Manche à sec, il y a 450000 ans. La quatrième synthétise des molécules chimiques, pour lutter contre le cancer. Les quatre Prix Bretagne jeunes chercheuses et chercheurs, auxquels s’ajoutent deux mentions spéciales, ont été remis le 6 décembre, à Rennes(1). Ce dossier présente ces six jeunes talents.

Remis tous les deux ans par la Région(2), ces récompenses s’adressent à des scientifiques ayant réalisé une thèse en Bretagne, ces cinq dernières années. « Les prix valorisent les travaux de nos jeunes chercheurs, explique Bernard Pouliquen, vice-président de la Région Bretagne, chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ils permettent d’identifier les thématiques regroupant des recherches intéressantes. L’objectif est aussi de donner le goût des sciences aux jeunes, aux lycéens, c’est très important. »

Les quatre thèmes retenus cette année sont les énergies, les sciences humaines et sociales, l’amélioration de la santé et du bien-être des sociétés et les technologies de pointe. Pourquoi l’énergie ? « La déclinaison de la Cop21(3) est un sujet important pour notre région. Tout ce qui est lié aux sujets environnementaux, comme l’énergie, en fait partie. Il est donc pertinent d’encourager les recherches sur ce sujet-là. »

Sciences de l’Homme

Les sciences humaines et sociales (SHS) sont également mises à l’honneur par la Région. Les prix ont été remis à la Maison des sciences de l’Homme en Bretagne, devant un public de lycéens. Cette structure fédérative accompagne la recherche et mutualise les infrastructures. « Au regard du nombre de chercheurs et de travaux en SHS en Bretagne, il était important de dédier un prix à ce champ de recherche, poursuit Bernard Pouliquen. Sans compter que l’on trouve des SHS dans les autres catégories, santé et énergies notamment. »

Le président du jury est Nicolas Thély(4), directeur de la MSHB. Quinze scientifiques répartis en quatre jurys ont étudié les 43 candidatures reçues. Ces jurés sont des chercheurs de plusieurs universités de Bretagne ou d’organismes de recherche, comme le CNRS et l’Ifremer. Pour éviter les conflits d’intérêt, chacun a signé une déclaration d’impartialité.

Parcours fulgurants

« Il y a des parcours fulgurants, observe Nicolas Thély. De jeunes chercheurs n’ont pas encore fini leur thèse, qu’ils sont déjà démarchés par des laboratoires. Ils sont identifiés comme des acteurs prometteurs dans leur domaine. » Pour être lauréat, il ne suffit pas d’avoir un sujet de recherche séduisant.

« La thèse n’est pas la fin d’un parcours, mais le début ! La trajectoire du candidat après sa soutenance, notamment s’il a eu une expérience à l’étranger, a été un critère déterminant. Les jurys ont été sensibles à la mobilité postdoctorale. »

Shanghai, Boston, Montréal

Les six lauréats ont ainsi rejoint des équipes de recherche en Autriche, à Shanghai, Londres, Boston ou Montréal. « Ces jeunes chercheurs sont reconnus à l’étranger pour la qualité de leur travail scientifique. S’ils ont été bien accueillis, c’est aussi parce qu’ils ont reçu une excellente formation académique et scientifique. Ils participent au rayonnement international de la recherche en Bretagne. » La dynamique scientifique de ces docteurs a aussi été évaluée à travers « des publications dans des revues de référence et des dépôts de brevets pour certaines disciplines. » Sept critères(5) au total ont été pris en compte.

Cette année, le nom du prix a évolué pour devenir le “Prix Bretagne jeunes chercheuses et chercheurs”. « Dans les métiers de la recherche, nous voulons attirer à la fois les jeunes femmes et les jeunes hommes, conclut Bernard Pouliquen. Nous devons faire appel à tous les talents. C’est essentiel. »

Nicolas Guillas

(1) Les prix s’élèvent à 6000 euros, les mentions spéciales à 2000 euros.
(2) Cette douxième édition fait suite à celle de 2015. Lire Sciences Ouest n° 336, novembre 2015.
(3) Pour en savoir plus : www.breizhcop.bzh. La Breizh Cop est la version bretonne de la Cop21 pour répondre à l’urgence climatique.
(4) Nicolas Thély est professeur en esthétique et humanités numériques à l’Université de Rennes 2.
(5) Les deux premiers sont “la portée fondamentale et appliquée des résultats” de la thèse et “les perspectives de développement des apports scientifiques de la thèse dans le laboratoire d’accueil et/ou dans les équipes scientifiques œuvrant en Bretagne”.

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